Guide pour le traitement du cancer de la prostate
Apprendre que vous avez un cancer de la prostate peut être stressant et angoissant. Beaucoup de personnes peuvent se sentir dépassées par toutes les nouvelles informations à assimiler et les décisions à prendre.
Le fait de vous renseigner sur votre cancer peut vous aider à reprendre le contrôle de la situation. En comprenant mieux les options qui s’offrent à vous, vous pourrez réfléchir à vos propres objectifs et priorités afin d’être en mesure de jouer un rôle actif dans le traitement de votre cancer.
Nous vous facilitons la tâche en résumant certains renseignements importants et en définissant certains termes clés ci-dessous.
Qu’est-ce que le cancer de la prostate?
Le cancer de la prostate est un cancer qui se manifeste par la croissance d’une tumeur cancéreuse (aussi appelée « tumeur maligne ») dans la prostate.
La prostate est une glande de la taille d’une noix située sous la vessie et devant le rectum. Son rôle est de produire un liquide qui fait partie du sperme.
Le cancer de la prostate commence à se développer dans les cellules de la prostate, mais au fil du temps, il peut se propager en dehors de la prostate.
Que se passe-t-il lorsque le cancer de la prostate se propage?
Au fil du temps, les tumeurs peuvent croître et se propager en dehors de la prostate dans d’autres parties du corps.
Dans le cas d’un cancer de la prostate avancé, des tumeurs peuvent être détectées dans des organes voisins, comme l’urètre ou la vessie. À mesure que le cancer progresse, des tumeurs peuvent être présentes dans des endroits plus éloignés, comme les ganglions lymphatiques, les os, les poumons, le foie ou le cerveau.
Lorsque le cancer de la prostate s’est propagé à d’autres parties du corps, on parle de cancer « métastatique ».
Quelles sont les options de traitements qui s’offrent à moi pour un cancer de la prostate avancé?
Plusieurs types de traitements différents peuvent être utilisés pour un cancer de la prostate avancé. Le traitement du cancer de la prostate est très personnalisé. Votre plan de traitement doit être déterminé au moyen d’échanges collaboratifs entre vous et votre médecin.
Les traitements qui vous conviennent dépendent de quelques facteurs, comme le stade et le type de votre cancer, vos symptômes, votre âge et votre état de santé général, les effets secondaires possibles de chaque traitement, ainsi que vos priorités et préférences personnelles.
Hormonothérapie
Les « androgènes », comme la testostérone, sont des hormones qui proviennent principalement des testicules et aident les cellules cancéreuses de la prostate à croître.
Il existe plusieurs traitements qui agissent en diminuant la quantité de testostérone dans votre organisme. Cela entraîne une diminution des symptômes associés au cancer de la prostate.
Ces traitements pourraient être appelés « traitements anti-androgéniques ».
D’autres traitements peuvent être pris en plus du TAA, après l’échec du TAA ou après une castration chirurgicale. Ils agissent en bloquant l’activité des androgènes ou en empêchant votre corps de produire des androgènes, ce qui aide à ralentir la croissance du cancer de la prostate.
Ces traitements sont appelés « traitements ciblant l’axe du récepteur des androgènes » ou « ARAT ». Selon leur mode d’action, ils peuvent être appelés « inhibiteurs de la synthèse des androgènes » ou « anti-androgènes ».
Chimiothérapie
Lorsque le cancer de la prostate s’est propagé à d’autres parties du corps, une chimiothérapie pourrait être utilisée.
Les médicaments anticancéreux de chimiothérapie sont administrés par perfusion intraveineuse (i.v.) pour arrêter la croissance ou la division des cellules cancéreuses.
Les médicaments particuliers, leurs doses et le calendrier de la chimiothérapie sont choisis par votre médecin en fonction de votre cancer.
Radiothérapie
La radiothérapie peut être utilisée en association avec d’autres traitements. La radiothérapie consiste à utiliser l’une de plusieurs méthodes distinctes pour diriger des rayons ou des particules de haute énergie vers les cellules cancéreuses afin de les détruire.
Quels sont les effets secondaires associés à ces traitements?
Comme avec tout médicament, des effets secondaires peuvent survenir avec tout type de traitement du cancer de la prostate. Les effets secondaires peuvent dépendre du type de traitement, de la dose que vous prenez et des autres médicaments que vous prenez. Les effets secondaires peuvent également varier d’une personne à l’autre, où certaines personnes présentent de nombreux effets secondaires, tandis que d’autres en présentent peu ou pas du tout. Votre médecin peut vous donner une liste des effets secondaires possibles propres à votre traitement.
Voici une liste de certains des effets secondaires de chaque type de traitement :
TAA :
Effets secondaires les plus fréquents :
- Douleur générale/articulaire/musculaire/lombaire
- Bouffées de chaleur/transpiration
- Changements affectifs/de la santé psychologique
- Aggravation des symptômes urinaires
- Diminution de la motivation sexuelle/impuissance
- Réactions au site d’injection
- Gain de poids
- Augmentation des enzymes hépatiques dans le sang
- Diminution de la taille des testicules
Mises en garde et précautions importantes :
- Aggravation des symptômes du cancer de la prostate au début du traitement
- Amincissement des os (appelé ostéoporose)
- Changements du rythme cardiaque (allongement de l’intervalle QT)
- Blessures au site d’injection pouvant, dans de rares cas, entraîner des saignements graves
ARAT :
Effets secondaires les plus fréquents :
- Fatigue
- Tension artérielle élevée
- Éruption cutanée/peau sèche/démangeaisons
- Maux de tête
- Vomissements/nausées/diarrhée
- Altération du goût
- Symptômes ressemblant à ceux de la grippe
- Bouffées de chaleur
- Ecchymose
- Fracture
- Changements de poids
- Infection urinaire
- Douleur/enflure articulaire
- Changements d’humeur
Mises en garde et précautions importantes :
- Crises convulsives
- Syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible (enflure réversible à l’arrière du cerveau)
- Tension artérielle élevée, faible taux de potassium dans le sang et œdème périphérique (enflure des jambes ou des mains causée par la rétention de liquide)
- Insuffisance hépatique
- Risque chez les personnes ayant des antécédents de troubles cardiaques
Effets secondaires les plus fréquents :
- Nausées, diarrhée, vomissements, constipation
- Fatigue
- Perte de cheveux, changements des ongles
- Essoufflement, toux
- Changement du goût
- Fièvre
- Faiblesse
- Éruption cutanée
- Diminution de l’appétit
- Plaies dans la bouche
- Douleur névralgique/musculaire/articulaire/lombaire
- Faible nombre de plaquettes et de globules rouges et blancs dans le sang
- Infections
- Rétention d’eau
- Sang dans l’urine
- Réactions au site d’injection
Mises en garde et précautions importantes :
- Réactions allergiques graves ou mettant la vie en danger
- Réactions gastro-intestinales (comme des saignements, une perforation, une entérocolite) pouvant entraîner la mort
- Faible nombre de globules blancs pouvant mettre la vie en danger
- Risque accru d’effets secondaires graves ou mettant la vie en danger chez les patients atteints d’une maladie hépatique
- Risque de nouveaux (deuxième) cancers, y compris des cancers du sang (comme la leucémie myéloïde aiguë)
Effets secondaires les plus fréquents :
- Fatigue
- Problèmes intestinaux (diarrhée, sang dans les selles, douleur rectale/brûlures/fuites)
- Problèmes de vessie (miction fréquente, sensation de brûlure lors de la miction, incontinence urinaire)
- Problèmes sexuels, y compris dysfonction érectile
- Douleur et enflure entre le scrotum et le rectum
- Sang dans l’urine
Veuillez noter que cette liste d’effets secondaires n’est pas exhaustive.
Brouillard cérébral et cancer
De nombreuses personnes atteintes de cancer disent éprouver des difficultés à accomplir des tâches mentales, comme se concentrer, se souvenir de certaines choses ou faire plusieurs choses à la fois. C’est ce qu’on appelle « brouillard cérébral ». Votre médecin pourrait l’appeler « trouble cognitif lié au cancer ».
Le brouillard cérébral varie d’une personne à l’autre en fonction de différents facteurs comme l’âge, les antécédents de santé mentale et le type précis de cancer et de traitement(s). Chaque personne a une expérience différente liée au brouillard cérébral, mais il est très courant de se sentir frustré. Parfois, le stress lié au diagnostic du cancer peut à lui seul provoquer un brouillard cérébral. Le brouillard cérébral peut parfois être provoqué par des procédures ou des médicaments pour traiter votre cancer.
Le brouillard cérébral peut être géré avec l’aide de votre équipe soignante. Si vous, vos amis proches ou votre famille remarquez des signes de brouillard cérébral, vous devez en informer votre médecin afin qu’il puisse vous aider à identifier la cause et trouver des solutions.
Lorsque vous comprenez mieux votre stade/type de cancer et les options de traitements qui s’offrent à vous, vous et votre médecin pouvez décider ensemble du plan de traitement qui vous convient le mieux.
Il est important de faire part de toutes vos questions et préoccupations à votre médecin. Demandez-lui de vous faire bénéficier de son expérience et son expertise concernant chaque option de traitement, notamment les risques et les avantages, la façon dont vous le recevez, les effets secondaires possibles et les répercussions possibles sur votre mode de vie.
Il est tout aussi important de lui expliquer vos préférences et priorités personnelles en ce qui concerne le traitement de votre cancer et votre mode de vie. L’expérience de chaque personne est unique. En discutant de ce que vous avez appris avec votre médecin, vous vous assurez que tous vos besoins et préoccupations sont pris en compte.
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Tumeur maligne = tumeur cancéreuse. « Tumeur bénigne » décrit une tumeur ou une excroissance sans danger.
Cancer de la prostate métastatique = lorsque le cancer s’est propagé à des parties éloignées du corps à l’extérieur de la prostate
Androgènes = hormones mâles produites dans les testicules et les glandes surrénales. Ex. : la testostérone
Traitement anti-androgénique (TAA) = traitements qui réduisent la quantité de testostérone dans l’organisme
ARAT (androgen receptor-axis-targeted therapies) = traitements ciblant l’axe du récepteur des androgènes
Inhibiteurs de la synthèse des androgènes = traitements ciblant l’axe du récepteur des androgènes qui inhibent la production d’androgènes
Anti-androgènes = ARAT qui agit en bloquant l’activité des androgènes
Déficience cognitive liée au cancer = difficultés à communiquer, à penser, à apprendre, à résoudre des problèmes et à se souvenir de certaines choses pendant la durée du cancer et/ou de son traitement